Les besoins dans le monde demeurent très importants. En avril 2024, les Nations Unies ont réalisé le calcul suivant : 292,4 millions de personnes ont besoin d'aide et de protection humanitaire.
Nouveaux besoins
L'année 2023 a été marquée par des crises qui se sont intensifiées. Songez au conflit dans l'est du Congo et aux nouvelles explosions de violence comme au Soudan et au Nagorno‑Karabakh (Azerbaïdjan). De graves catastrophes naturelles se sont également produites, comme les tremblements de terre en Turquie et en Syrie, au Maroc et en Afghanistan ou encore les inondations en Libye. L'attaque du Hamas le 7 octobre et la réponse israélienne à cette attaque ont porté un coup supplémentaire.
Il va de soi que la Belgique a adapté son aide humanitaire à ces nouveaux besoins. Ainsi, 10 millions d'euros ont été alloués pour venir en aide aux populations syriennes touchées par le tremblement de terre du 6 février. La Turquie a bénéficié de l'aide de l'équipe belge d'intervention d'urgence B-FAST.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a reçu 2 millions d'euros supplémentaires pour répondre aux besoins importants créés par la guerre entre Israël et le Hamas.
Moyen-Orient, Grands Lacs, Sahel, Ukraine et les crises oubliées
En 2023, la Belgique a déboursé près de 218 millions d'euros pour l'aide humanitaire, un record absolu.
Comme en 2022, nos quatre régions prioritaires ont reçu la plus grande part de l'aide humanitaire belge. En 2023, 65 millions d'euros ont été versés au Moyen-Orient. La crise syrienne (37,5 millions d'euros) et la crise palestinienne (près de 23 millions d'euros) en particulier ont généré de grands besoins. Néanmoins, le Yémen (6,7 millions d'euros) n'a pas été oublié.
La région des Grands Lacs, et en particulier la République démocratique du Congo (19,4 millions d'euros), a reçu près de 29 millions d'euros d'aide humanitaire, tandis que le Sahel s'est vu allouer la somme de 29,3 millions d'euros.
Outre l'Éthiopie (3 millions d'euros) et l'Afghanistan (1,75 million d'euros), l'Ukraine a continué de bénéficier d'une grande attention, avec un total de 23 millions d'euros. Ce montant comprend également 10 millions d'euros supplémentaires pour l'initiative « Grain d'Ukraine », qui fournit des céréales ukrainiennes aux pays susceptibles d'être frappés de plein fouet par l'insécurité alimentaire.
La Belgique est également très engagée dans les crises dites oubliées. Notre pays y parvient notamment en allouant, depuis plusieurs années, 60 % du budget humanitaire de manière « flexible ». Nous pouvons ainsi soutenir des organisations humanitaires reconnues qui peuvent agir rapidement, non seulement en cas de crise, mais aussi en dehors des zones prioritaires de la Belgique.
Organisations spécialisées et fonds flexibles
Pour son aide humanitaire, notre pays fait appel à des organisations internationales spécialisées comme le Programme alimentaire mondial (PAM, 30,5 millions d'euros), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR, 22 millions d'euros), l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR, 21 millions d'euros) et l'UNRWA (13,5 millions d'euros).
Plusieurs ONG belges ont reçu un total de 37,5 millions d'euros en 2023. Les voici : Caritas, Oxfam, Handicap International, Médecins du Monde, Rode Kruis Vlaanderen, la Croix-Rouge de Belgique, Médecins sans Frontières et Plan International. Le Conseil norvégien pour les réfugiés et le Conseil international des agences bénévoles - des ONG internationales - ont reçu 6,25 millions d'euros.
La Belgique met tout en œuvre pour que son aide parvienne le plus rapidement possible aux personnes dans le besoin. D’où la grande importance des fonds internationaux flexibles tels que le DREF de la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) et le CERF de l’ONU, en complément des fonds nationaux spécifiques du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (BCAH). Ces organismes ont reçu pas moins de 86 millions d'euros.