En mars 2022, nous vous avions informés de l'aide humanitaire de plus de 9 millions d'euros accordée à l'Ukraine. Malheureusement, le conflit est loin d'être terminé. Depuis le début de la guerre, l'armée russe y a déjà causé des centaines de milliards d'euros de dégâts.
L'hiver est de toute façon une épreuve supplémentaire pour ce pays déjà durement touché. Les attaques russes contre les approvisionnements énergétiques provoquent des coupures de courant massives, laissant des millions de personnes dans le froid. Et ce alors que les températures peuvent y descendre à -25 °C pendant des semaines en hiver ! L'approvisionnement en eau est également affecté.
Les enfants souffrent également beaucoup. Non seulement ils sont victimes de bombardements et de munitions non explosées, mais ils sont souvent dans l'impossibilité d'aller à l'école. De nombreux bâtiments scolaires ont été gravement endommagés ou complètement détruits. En raison des coupures de courant, l'apprentissage en ligne est également extrêmement difficile. De plus, les enfants souffrent du froid mordant.
C'est pourquoi, à l'automne, notre pays a décidé d'apporter un soutien supplémentaire à l'Ukraine, en mettant l'accent sur les enfants et les soins de santé. La Belgique souhaite également donner un coup de pouce au transport de céréales depuis l'Ukraine. Nous nous efforçons en outre d'intensifier la lutte contre l'impunité, notamment pour les violences sexuelles.
Voici un aperçu de toute l'aide civile fournie par la Belgique à l'Ukraine depuis le début de la guerre, illustré par quelques exemples. Le montant total s'élève à 91,4 millions d'euros.
Aide humanitaire : 69,4 millions d'euros
Dès le premier jour de la guerre – le 24 février 2022 – l'équipe d'intervention d'urgence belge B-FAST a envoyé des tentes, des batteries de cuisine, des couvertures et des kits d'hygiène, entre autres. Depuis lors, notre pays a continué à investir dans les biens d'urgence. Pensez à des équipements médicaux tels que des gants chirurgicaux, des appareils respiratoires, des aiguilles et des seringues, des masques et des médicaments. Mais aussi à du lait en poudre, des générateurs pour produire de l'électricité, de la nourriture, des lits de camp, des sacs de couchage, etc. Une partie de l'aide d'urgence a été fournie par le SPF Santé publique.
En outre, la Belgique a dépensé une grande partie de son aide humanitaire par le biais d'institutions internationales spécialisées. Par exemple, la Croix-Rouge internationale (CICR) a reçu 8 millions d'euros, notamment pour aider les communautés locales à éliminer des explosifs non explosés.
Grâce à l'aide belge de 14 millions d'euros, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) veille à ce que des enfants et des jeunes en âge d'aller à l'école puissent continuer à suivre les cours en toute sécurité. Les installations sanitaires des bâtiments scolaires sont réparées et des abris sont construits. En outre, l'UNICEF aide les parents à nourrir leurs nouveau-nés et leurs jeunes enfants.
Le Norwegian Refugee Council soutient également des activités éducatives, en particulier dans le sud de l'Ukraine, gravement touché. Grâce à l'aide belge – 2 millions d'euros –, l'organisation fournit du matériel pédagogique et organise un accompagnement psychosocial pour les enfants, leurs familles et les enseignants.
500 000 euros ont été versés à Geneva Call, une organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante qui encourage les parties en conflit à respecter les principes humanitaires. Il s'agit de protéger les civils, de garantir l'accès à l'aide humanitaire, etc.
En outre, la Belgique soutient l'initiative Grain from Ukraine à hauteur de 10 millions d'euros. Ce faisant, le Programme alimentaire mondial (PAM) expédie des céréales ukrainiennes via la mer Noire à la demande du gouvernement ukrainien. La contribution belge permet de financer des transports vers des pays comme le Soudan, où des millions de personnes vivent dans une situation de famine aiguë.
Résilience et reconstruction : 15,65 millions d'euros
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a reçu 10 millions d'euros pour réhabiliter une dizaine d'hôpitaux situés sur les lignes de front ou récemment libérés par l'armée ukrainienne. Cela devrait leur permettre de rouvrir leurs portes et de fournir aux patients des soins urgents. Une autre priorité est la réparation des conduites d'eau, des installations sanitaires et des systèmes de chauffage, notamment dans les écoles.
Notre service de Consolidation de la paix soutient un projet de rénovation d'une école (région de Soumy) et d'une école maternelle (région de Kharkiv). Dans la région de Kharkiv également, des abris sont mis en place dans une école maternelle et un lycée.
Cette section comprend également des projets de niche extrêmement utiles. Ainsi, notre pays fera numériser les archives du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Ces archives comprennent 66 000 documents, dont un certain nombre de traités bilatéraux. La numérisation doit protéger les archives d'une éventuelle destruction pendant la guerre.
En outre, notre pays aidera l'Ukraine à préserver son patrimoine et son identité culturelle en créant des lieux de stockage sûrs pour ses œuvres d'art dans le cadre d'un projet avec le ministère ukrainien de la Culture.
Droits humains et lutte contre l'impunité : 6,4 millions d'euros
La Belgique soutient pleinement la lutte contre la violence sexuelle, notamment par une contribution de 2 millions d'euros au Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). L'UNICEF dépense 500 000 euros pour promouvoir, entre autres, les droits des enfants pendant les conflits armés.
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) bénéficient d'un soutien pour mener à bien des missions de surveillance dans le cadre de la lutte contre l'impunité. Dans ce contexte, la Cour pénale internationale reçoit également 500 000 euros.
Ce volet comprend également un soutien de 300 000 euros à l'European Endowment for Democracy. Cette organisation soutient la société civile et les médias indépendants, notamment dans le but de contrer la désinformation.
Total civil + militaire = 332,9 millions d'euros
Une grande partie de l'aide civile est gérée par le SPF Affaires étrangères, notamment par le biais de la Coopération belge au Développement et du service de Consolidation de la paix. L'équipe interministérielle d'intervention d'urgence B-FAST – dont notre SPF assure le secrétariat – prend également une part importante pour son compte. En outre, il y a des contributions du SPF Santé publique et Justice.
Les entités fédérées - principalement la Flandre et Bruxelles - ont versé environ 3,5 millions d'euros. Le soutien civil total s'élève donc à près de 95 millions d'euros.
Le soutien militaire est assuré par la Défense. L'aide totale à l'Ukraine, militaire et civile, s'élève jusqu'à présent à environ 332,9 millions d'euros.