CICR - “ICRC activities in Syria and Ethiopia, and Addressing Sexual Violence Special Appeal (DRC)”

Après onze années de guerre, la crise syrienne est caractérisée par des souffrances et besoins humanitaires sans précédent. 14,6 millions de personnes vivant en Syrie ont besoin d’une assistance humanitaire, plus de 6,9 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays tandis que 5,6 millions de Syriens ont trouvé refuge à l’étranger. Le pays connaît une profonde crise économique. Plus de 90% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. De plus, en mars 2022, le pays a enregistré son taux d’inflation le plus élevé des 30 dernières années. Près des deux tiers de la population sont confrontés à des pénuries alimentaires en 2022. Les prix des denrées alimentaires augmentent alors qu’elles sont de plus en plus rares. Selon les Nations unies, l’invasion de l’Ukraine par la Russie devrait encore réduire les importations de blé et entraîner une hausse des prix, portant le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire à 13,9 millions (65 % de la population), un record, en 2022. Dans les zones contrôlées par le gouvernement, plus de 3 millions de personnes restent déplacées à l’intérieur du pays et 8,2 millions de personnes vulnérables ont besoin d’une aide vitale. Dans le sud, la situation sur le plan sécuritaire reste instable et peut dégénérer. Dans le nord-ouest de la Syrie, 4,1 millions de personnes, dont 2,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU établissant l’assistance transfrontalière de la Turquie, qui expirera en juillet 2022, constitue une réelle bouée de sauvetage. Quelque 650.000 personnes sont déplacées dans le nord-est, dont 135.000 vivent dans des camps et dépendent de l’aide. En 2021, la Syrie a fait face à la pire pénurie d’eau des 70 dernières années. Cette pénurie a affecté l’accès à l’eau de la population, la production agricole et électrique et la mise en œuvre de mesures de prévention contre la COVID-19. La pandémie a encore aggravé les conditions de vie des familles vulnérables. Des violations du droit international humanitaire et un manque de protection continuent d’être rapportés. Bien que l’aide soit vitale, les restrictions ainsi que d’autres obstacles bureaucratiques entravent le travail des organisations humanitaires. L'objectif principal du CICR est de protéger les civils et d'empêcher que la population ne plonge davantage dans la pauvreté et la vulnérabilité.

- continuer à garantir l'accès aux personnes les plus vulnérables - en particulier celles qui ne sont pas aidées par d'autres organisations - et de les impliquer plus étroitement, afin de répondre à leurs besoins de protection et autres besoins ; adapter ses activités pour répondre aux besoins urgents et non satisfaits, et à ceux sur lesquels le CICR peut avoir un impact plus durable ; - intensifier ses activités qui aident les personnes touchées par les conflits à mieux résister aux effets de la violence et à couvrir leurs besoins à long terme, par exemple en les aidant à rétablir leurs moyens de subsistance ; réduire progressivement et concentrer ses distributions à grande échelle d'aide d'urgence aux personnes déplacées, aux rapatriés et aux autres personnes vulnérables ; - renforcer les services essentiels, notamment les grandes infrastructures d'eau et d'électricité desservant des millions de personnes, les services locaux qui fournissent aux communautés vulnérables de l'eau et l’assainissement, du pain, et les installations qui prennent en charge les personnes touchées par les conflits, comme les personnes déplacées, les blessés par armes, les personnes traumatisées sur le plan émotionnel et les personnes handicapées ; - en partenariat avec la Société nationale du Croissant-Rouge arabe syrien: développer la capacité des services locaux à recenser et à marquer les zones contaminées par des REG, et à avertir la population des dangers de ces REG ; ainsi qu’améliorer la gestion financière de la Société Nationale en termes de responsabilité, et assurer la sécurité de ses volontaires - assister et conseiller les parties s’occupant de la détention pour améliorer le traitement et les conditions de vie des détenus ; aider ces détenus, les personnes déplacées et d'autres personnes à rétablir et à maintenir le contact avec les membres de leur famille dont ils ont été séparés ; et - Élargir la compréhension et le respect du DIH et de l'action humanitaire neutre, impartiale et indépendante du Mouvement parmi les acteurs influents en Syrie et dans la région.