RKV - Renforcement de la préparation et réponse aux risques socio-économiques et aléas naturels au Burundi, en s'appuyant sur les capacités

Le degré de vulnérabilité du Burundi dépend de ses caractéristiques démographiques et socio-économiques, de l’exposition aux aléas dangereux et de la situation politique. Le Burundi, pays enclavé de la région des Grands Lacs, fait face à des vulnérabilités à différents niveaux. Tout d’abord, les caractéristiques démographiques et socio-économiques du pays sont un motif de préoccupation. Le pays, qui a l’une des densités de population plus élevée en Afrique, atteint les 10,2 millions d’habitants. 65% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le Burundi est classé à la 185ème place sur 189 pour l’indice de développement humain en 2019, le score le plus bas de tous les pays de la région des Grands lacs. Les progrès limités au niveau socio-économique compliquent les capacités d’adaptation des structures burundaises de gestion des catastrophes et de la société burundaise dans son ensemble. La capacité d'anticiper afin de réduire les impacts des catastrophes et la capacité de réagir et de réduire les effets néfastes des aléas rencontrés sont toutes les deux limitées. La gravité des impacts des évènements extrêmes dépend non seulement des capacités d’adaptation mais également de l’exposition aux aléas dangereux. Le Burundi présente des caractéristiques inquiétantes en termes d’exposition aux aléas. La matrice de suivi des déplacements pour les désastres naturels de DTM (Displacement Tracking Matrix) de janvier 2020 montre que 158 catastrophes naturelles ont été enregistrées entre octobre 2018 et décembre 2019, les plus fréquentes étant les pluies torrentielles et les vents violents. Ces catastrophes ont affecté un total de 38.624 personnes, dont 12.749 pendant le seul mois de décembre 2019, parmi lesquelles 5.026 personnes ont été déplacées. Par ailleurs, l’approche des échéances électorales de 2020 semble réactiver l’intolérance politique entre parti au pouvoir et parti d’opposition, ainsi que les risques de violences pré- et post-élections. Le plan de contingence Elections 2020 de la Croix-Rouge Burundaise (CRB) identifie plusieurs facteurs déclencheurs de violence pouvant aggraver la situation politique et la situation humanitaire. Le scénario le plus probable compte des affrontements entre les partisans des partis politiques d’opposition et de la mouvance présidentielle dans 9 provinces, résultant dans le déplacement de 10.000 personnes ainsi qu’environ 2.000 blessés et 500 morts. Entre les facteurs qui peuvent encore aggraver la situation, sont la mobilisation des jeunes par les leaders des partis politiques, les problèmes fonciers, et le risque d’apparition de la Maladie à Virus Ebola (MVE) qui peut perturber le déroulement de la campagne électorale et les élections. Le pire scénario, qui prend en compte que la crise pourra prendre une connotation ethnique, compte 200.000 déplacés internes, 12.000 blessés et 2.500 morts. Le plan de contingence de la CRB essaie à la fois de limiter les risques de violence ainsi que d’assurer une assistance humanitaire jusqu’à 4.500 victimes en cas de violence, parmi 9 provinces sur une période d’au moins 6 mois. Contribuer à la réduction de l'impact des risques d'origine humaine et naturelle au Burundi à travers le renforcement des capacités de préparation et de réponse des structures de réponse au niveau local, provincial et national pour que leur effet sur les populations affectées soit diminué et le support à ces populations soit effectif.

La Croix-Rouge du Burundi est préparée pour répondre aux potentiels troubles pré-et post-électoraux et aux aléas naturels par un renforcement des capacités logistiques et humaines à Bujumbura et dans les provinces les plus à risque. 10.000 personnes peuvent être bénéficiares d'un soutien immédiat grâce à un crisis modifier. Si la situation reste stable, 4 communautés à Bujumbura Mairie et Rural seront renforcées dans leur réduction des risques de catastrophe à plus long terme.