Support to Food Component of the Interim Country Strategic Plan (2018-2020) in DRC - PJ/2018/16

L'aggravation de la crise politique, l'intensification des tensions ethniques et l'expansion des conflits dans de nouveaux territoires du pays ont entraîné une crise humanitaire aiguë. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que le nombre de personnes déplacées (IDP) est passé de 1,6 millions en janvier 2016 à 4,5 millions en décembre 2017, faisant de la RDC le pays comptant le plus grand nombre de personnes déplacées en Afrique. La situation politique et économique générale du pays est inquiétante. L'inflation dans le pays continue d'augmenter, et la monnaie congolaise s'est énormément dépréciée au cours de l'année écoulée, ce qui a contribué à une baisse substantielle du pouvoir d'achat des ménages dans le pays. Le coût minimum du panier alimentaire a doublé depuis mai 2016. L'ampleur des besoins humanitaires en RDC s'est accélérée pour atteindre des niveaux alarmants. Les résultats de la Classification intégrée des phases (IPC) de 2017 ont montré que le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë et de crise des moyens de subsistance (Phases 3 et 4) avait fortement augmenté par rapport à 2016, atteignant environ 7,7 millions de personnes. Cela représente une augmentation de 30% en un an, attribuée principalement à la propagation des conflits et des déplacements au Tanganyika, au Sud-Kivu et dans les Kasaï. À l'échelle nationale, 43% des enfants de moins de 5 ans ont un retard de croissance. Les taux de retard de croissance dépassent 50% dans les provinces du Kasaï, du Nord et du Sud Kivu, de Sankuru et du Tanganyika. Les carences en micronutriments sont courantes, l'anémie affectant 47% des enfants de moins de 5 ans et 38% des femmes en âge de procréer. Les violations récurrentes des droits de l'homme et la violence au Nord-Kivu et en Ituri provoquent des déplacements massifs de population dans ces provinces, augmentant les niveaux de vulnérabilité et d'insécurité alimentaire. De plus, l'insécurité dans les pays voisins, en particulier au Soudan du Sud, en République centrafricaine (RCA) et au Burundi, provoque des mouvements de réfugiés vers la RDC et ajoute à la complexité de la situation humanitaire dans le pays. À la fin d'avril 2018, le HCR estimait qu'il y avait 91.351 réfugiés sud-soudanais, 182.444 réfugiés de République centrafricaine et 47.293 réfugiés burundais. L'accès des réfugiés à la nourriture est critique en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et des risques de protection. Le pays fait également face à sa neuvième épidémie d'Ebola. L’objectif général est de fournir une aide alimentaire principalement aux personnes qui ont été jugées vulnérables en raison de la violence et des conflits dans le pays, ainsi que des personnes réfugiées, à la suite des conflits armés dans les pays voisins, en particulier la RCA, le Burundi et le Soudan du sud.

i) offrir une assistance alimentaire aux bénéficiaires dans la province de l'Ituri. Le PAM fournira aux personnes déplacées internes vulnérables des paniers de nourriture comprenant du maïs, des haricots, de l'huile végétale et du sel iodé. Environ 158 900 personnes déplacées seront ainsi assistées pendant trois mois. Les achats d'aliments essentiels pour les opérations sont centrés sur des céréales, des légumineuses, sucre, de l'huile végétale et des biscuits à haute énergie. ii) traiter la malnutrition aiguë modérée chez les personnes vulnérables, y compris les enfants de 6 à 59 mois. Dans la province du Tanganyika, le PAM fournira à 25 500 enfants malnutris de 6 à 59 mois des produits nutritifs pour traiter la malnutrition aiguë modérée. Cette aide nutritionnelle couvrira 63,2% des enfants dans le besoin. Toutes les activités et tous les schémas thérapeutiques seront menés conformément au Protocole national pour le traitement de la malnutrition aiguë (PCIMA) et aux directives du groupe sectoriel Nutrition. Un complément alimentaire prêt à l'emploi sera également utilisé.