Au Rwanda, dans des conditions de haute densité démographique impliquant l’exiguïté extrême des terres arables et dans un pays dont les conditions économiques sont axés sur l’agriculture et l’élevage, la filière apicole (élevage des abeilles) a été retenue comme une alternative prometteuse pouvant contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté en milieu rural tout en préservant l’environnement.

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Le contexte

En 2018, comme les années précédentes, un grand nombre de Rwandais succombaient dans des glissements de terrains et des inondations.
Les causes ?  De fortes pluies imprévisibles, dues aux changements climatiques qui a résulté ces dernières années en une dégradation des sols et la destruction de l’écosystème.
Une autre cause majeure :  la
déforestation
, due à une exploitation forestière trop intensive qui fournissait jusqu’à présent un supplément aux revenus des populations rurales.

Au Rwanda, un des pays les plus densément peuplé d’Afrique, la population doit donc impérativement s’adapter à ces nouvelles données mais également trouver des solutions.

 

Des méthodes traditionnelles peu productives

Les apiculteurs Rwandais, dont la production traditionnelle de miel ne permettait pas la survie de leur famille, récoltaient également du bois de la forêt ou coupaient des arbres pour créer des pâturages pour leur bétail afin d’augmenter leurs revenus. 

Emmanuel Kajugujugu, membre d’une coopérative apicole du district Nyabihu :

Quand le gouvernement nous a dit d’arrêter l’exploitation forestière, nous avons dû nous tourner vers une autre activité. L’apiculture est une activité traditionnelle au Rwanda. Nous connaissons tous la valeur nutritive et médicinale du miel. Mais nos méthodes traditionnelles étaient toutefois trop peu productives.

La solution

Grace à un projet financé entre autres par le Fonds pour les pays les moins avancés (LDCF), les apiculteurs ont pu améliorer aisément ces méthodes traditionnelles.  Le projet est exécuté par le PNUE, le Programme des Nations unies pour l'environnement, et consiste  à établir 8 coopératives apicoles dans le district de Nyabihu, un des 7 districts de la Province de l'Ouest du Rwanda. Via sa contribution au LDCF, la Belgique a contribué pour 500.000 USD à ce projet.

 

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Les programmes et les projets soutenus par le Fonds pour les pays les moins avancés (LDCF) visent à améliorer la résilience des communautés vulnérables dans les pays les moins développés contre les sécheresses, les inondations, les tempêtes violentes et les autres conséquences des changements climatiques.

Le LDCF est géré par le Fonds pour l’environnement mondial (Global Environnement Facility ou GEF), mécanisme financier pour les accords multilatéraux sur l’environnement les plus importants, comme le convention cadre sur les changements climatiques.
La Belgique est un important contributeur au LDCF. Le montant de ses engagements au LDCF depuis 2009 atteint 87,44 millions d’euros.

 

Le résultat

« Mon revenu a plus que triplé ! »

Former efficacement des femmes et des hommes et leur fournir des ruches et des équipements apicoles a permis l’augmentation de la production de miel de qualité et le recours à des techniques plus modernes. Le projet a aidé ainsi des apiculteurs à tripler et parfois même à quadrupler leurs revenus.

« On nous a appris à soigner nos abeilles et à mieux récolter le miel » dit Leoneste Harerimana , le président de l’union Apicole de Nyabihu.
« Je ne savais pas comment sortir les abeilles de la ruche! Grâce aux ruches modernes on peut les voir, les nourrir comme il faut et récolter facilement le miel. Après cet apprentissage et la livraison du matériel j’ai très vite commencé à produire beaucoup plus de miel (de 35 USD par récolte à plus que 100 USD par récolte) et aujourd’hui, avec un revenu qui a plus que triplé, je peux beaucoup mieux subvenir aux besoins de ma famille ! ». 

Et cerise sur le gâteau, cette bonne production permet souvent d'accéder à des marchés lucratifs, comme celui de l'Union européenne. L’UE impose en effet des normes de qualité rigoureuses qui nécessitent des plans nationaux de contrôle des résidus (antibiotiques, pesticides, métaux lourds comme le plomb, l'arsenic, etc.). Le Rwanda répond à ces exigences.

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Naoko Ishii, CEO et président du GEF, a salué ainsi les efforts de la Belgique:

« Les derniers désastres naturels ont montré très clairement l’impact négatif du changement climatique sur les pays et les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Je souhaite remercier la Belgique pour ses contributions au LDCF et pour son engagement en faveur de mesures d’adaptation».

Aujourd’hui, grâce à ce projet et la création des coopératives, les récoltes des apiculteurs sont garanties.

« Fini le stress financier »  dit Leoneste Harerimana « qui faisait qu’on tournait facilement  vers d’autres sources de revenus, comme la coupe d’arbres, avec les résultats désastreux qu’on connait. »
D’autres régions voisines ont commencé à observer l’évolution favorable des apiculteurs du district de Nyabihu et ce n’est plus la forêt mais l’apiculture qui devient petit à petit leur centre d’attention.

« Mes enfants ont pu aller à l’école » dit Senyuzi, père de 8 enfants « et deux sont devenus enseignants!  Tout ça grâce au miel !».

 

Sources

Partenaire(s)

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